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MONDREPUIS par MJM.02
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MONDREPUIS par MJM.02
  • Mondrepuis d'hier et d'aujourd'hui vu par un habitant passionné de collections et d'archives sur cette commune de thiérache. Si vous copier indiqué la source, elle pourra peut être me donnai des pistes pour mes recherche prochain.
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30 décembre 2013

MAI 1940. L'EXODE.

      Le 10 mai 1940, la « drôle de guerre » cède la place à la bataille de France.

          Après huit mois passés dans les tranchées, les troupes allemandes envahissent la France via la Belgique. Face à la puissance des Panzer divisions, l’armée française est vite débordée et se voit dans l’obligation de faire évacuer les départements du nord-est de la France.

        

 

             Récit en 2002, d’une personne ayant connu l’exode puis étant rentrée dans notre région quelques mois après.

 

          A la déclaration de la guerre, la ferme a été réquisitionnée par l’armée française comme P.C.

          Il faut partager la maison d’habitation avec le capitaine et le  « Mess »des officiers .Une vingtaine de soldats sont logés dans les greniers à fourrage, et les écuries sont occupées par les chevaux. Des tranchées sont creusées dans les pâtures.

Le 10 Mai 1940 : Les allemands envahissent la Belgique. C’est le regroupement de tous les soldats avec les pièces d’artillerie (150 long) tirées par les chevaux.

Le 11 Mai : Des avions allemands passent à basse altitude et commencent à mitrailler les réfugiés Belges et Français qui sont déviés sur les routes secondaires. Les routes nationales étant réservées exclusivement à l’armée qui passe jour et nuit.

Les 13 et 14 Mai : On commence à voir des soldats qui reviennent de Belgique. Leurs régiments étant décimés par l’aviation allemande. Deux soldats habillés en aviateur français s’arrêtent à la ferme et nous invitent à partir nous déclarant que les allemands torturaient les civils et que les combats allaient avoir lieu sous peu (en réalité, il s’agissait de la 5iéme colonne allemande).

Le 15 Mai : Nous décidons de partir avec ma mère et mes deux sœurs avec valises et couvertures et pour moi un sac à dos supplémentaire, pour arriver à Vervins situé à 15 Km.

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Le 16 Mai : Nous reprenons la route à pieds dans une cohorte de véhicules de tout genre, indescriptible, nous marchons comme des bagnards. Les seuls arrêts que nous faisons, c’est pour nous coucher dans les fossés. Nous sommes mitraillés et bombardés par les avions allemands, laissant derrière eux nos morts et nos blessés. Ce même jour mon père et mon frère partent en bicyclette, étant donné que le seul cheval que nous possédions a été pris par l’armée française. Nous avons donc tout abandonné, les vaches dans les patûres sans êtres traites, les cochons et les veaux lâchés eux aussi dans les pâtures, les caves pleines de fromages. C’est un véritable drame que nous vivons (C’est l’image du KOSOVO actuellement). Sans aucun secours, il faut vivre uniquement sur les petites économies.

         Nous prenons le dernier train le soir à Laon (50 Km) pour arriver le lendemain matin à Paris. Ensuite nous sommes dirigés vers le département du Cher, avec un accueil mitigé par les gens du pays et comme logement, on nous attribua un bâtiment de 15 m2 dans le lequel, nous avons comme lits : quatre pieds en bois sur lequel est tendu une treillage, dessus une housse remplie de paille et un « sac à viande » pour se coucher. On dispose d’une table en fer de jardin, deux chaises, un réchaud et un seau hygiénique. Une petite fenêtre et une porte disjointe ou les froids passe allègrement. Le pavage est en ciment.

         Nous faisons aussitôt des recherches pour retrouver mon père et mon frère. Une quinzaine de jours après, nous sommes avertis qu’ils se trouvent dans le département de la Mayenne. Ils viennent nous rejoindre quelques jours après.

Fin Juin : Mon père et mon frère décident de retourner à Hirson. Ils font 500 Kms en deux jours. C’est avec stupeur qu’ils constatent le désastre : une vision apocalyptique : portes et fenêtres cassées. Il en est de même pour le mobilier, de ce qui peut rester de linge et literies déchiquetés. Il ne reste plus rien debout. Il y a eu les allemands et les civils qui ont pillé. Des impacts de balles dans les murs. Les portes des bâtiments éventrées et pleines de sang qui ont servi pour tuer le bétail. Il reste quelques vaches avec leurs mamelles atrophiées. Mes frères et mon père doivent aller chez les voisins pour coucher et manger.

        Je suis rentré avec ma mère et mes deux sœurs en Septembre : par le train avec bien des difficultés, étant donnée l’établissement de la ligne de démarcation à Tergnier ou je fus refoulé par les allemands et c’est avec beaucoup d’audace que j’ai pu passer. Il reste encore 50 Km à faire à pieds pour retourner à la ferme.

        Tout cela n ‘est qu’un résumé succinct de ce que l’on a pu subir de cette guerre.

         Le 1er Septembre 1944, date de la LIBERATION.

 

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