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MONDREPUIS par MJM.02
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MONDREPUIS par MJM.02
  • Mondrepuis d'hier et d'aujourd'hui vu par un habitant passionné de collections et d'archives sur cette commune de thiérache. Si vous copier indiqué la source, elle pourra peut être me donnai des pistes pour mes recherche prochain.
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14 octobre 2011

70 éme ANNIVERSAIRE 1940-2010

   

           A l'occasion du 70ème  anniversaire de la bataille de Mondrepuis, Jean-marc MERCIER, Co-auteur de la partie sur Mondrepuis du livre de Claude Lompret «  Mémoire en Images  Fourmies, Ohain et Mondrepuis – Tome V » publié aux Éditions Alan Sutton, nous confie le récit des combats qui se sont déroulés lors de la journée du 17 mai 1940.

              Ces récits sont tirés des cahiers de marches des régiments, d'archives françaises et allemandes, de recherches d’historiens locaux ainsi que de témoignages d’habitants de Mondrepuis. (Seules les heures sont à titre indicatif pour suivre la chronologie des événements.) 

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                                                                                                      LA BATAILLE DE MONDREPUIS.

    Le jeudi 16 mai 1940.

            Refluant de Belgique, des reliquats de régiments essaient de réorganiser une résistance face à l’ennemi.

           La 4è division d’infanterie nord africaine du général SANCELME installe son PC à Mondrepuis.

           Les restes de plusieurs régiments, dont ceux du 25è régiment de tirailleurs algériens de la 4é division d’infanterie nord africaine, du 23é RTA, du 13é zouaves, revenant de Belgique, établissent des barrages à partir de la frontière, afin de ralentir l’avancée allemande. Le 25é RTA se dispose à partir des fortifications d’Anor jusqu’à Mondrepuis.

-         lisière Nord : route de Fourmies

-         lisière Est : route d’Anor, passe d’Anor

-         lisière Sud : route d’Hirson

-         lisière Ouest : route de Clairfontaine

           Le repli de la 4é DINA et de la  22é DI, doit s’effectuer dans la direction La Capelle Guise par Mondrepuis. La 4é DINA doit donc dans un premier temps tenir ce village, afin de faciliter la progression des troupes de la 22é DI venant de Saint-Michel et du Pas Bayard.

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           Au cours de la journée du 16 mai, l’artillerie de ces divisions prend la direction de Mondrepuis.

           En fin d’après midi, un groupement du 18é RA et des éléments du 218é sont mitraillés par la reconnaissance ennemie de la 8é PANZER entre l’étang de Pas Bayard et le carrefour du « Coq Hardy », ainsi que dans la rue dardennes à Mondrepuis.

            Les liaisons entre les différents points de résistance et le PC de la 22é DI à Wimy sont toujours possibles, mais de plus en plus difficiles à cause des incursions allemandes. Une protection est demandée au 32é BCC en position à Saint Michel. La mission est confiée au lieutenant DUBOE qui est dirigé sur Mondrepuis, avec une section de 3 chars R.35 et prend position en début de soirée au lieu-dit « la trouée d’Anor » et «  le coq Hardy ».

           Suite à ces problèmes, le PC de la 4é DINA est reporté de Mondrepuis à La Capelle, dans la soirée.

            Le capitaine ALLIAUME reçoit l’ordre d’organiser la défense du village, de « résister sur place ». Le soir, le 23é RTA est en mesure de défendre la localité. Au cours de la nuit, les tirailleurs du 25é RTA ont dressé des barricades et occupent les maisons. Personne n’est visible. Les troupes basées sur Mondrepuis se sont retranchées solidement et attendent l’assaillant.

            Le vendredi 17 mai 1940.

  

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           Au lever du jour, tout et calme, il fait un temps superbe, un beau ciel bleu, les rues du village sont désertes.

           6 heures: Quelques pièces du 33é RANA et 2 batteries du 233é en position à Clairfontaine tirent sur le secteur d’Anor. Des éléments de ces régiments sont envoyés en reconnaissance ou en soutien sur Anor. Dans la rue de Jeantes, un canon de 75 mm (unité inconnue) a pris position, orienté vers Anor.

          7 heures : L’aviation ennemie, des « stukas » tirent sur tout ce qui bouge, tous les mouvements de troupes sont maintenant impossibles, les liaisons sont très difficiles.

           8 heures : Un motocycliste français, le soldat WILLEMIN allant en reconnaissance,  dans une courbe de la rue des 3 maires,  arrive face à face avec un side-car allemand, il a le temps de mettre pied à terre, et abat le conducteur allemand mais le passager  l’abat, c’est les premiers morts de cette journée.

          9 heures : Liaisons coupées, la route nationale d’Hirson à La Capelle est prise, une colonne de véhicules ennemis y stationne déjà, il s’agit d’une partie de la 8é panzer. Trois avions anglais la mitraillent, ce seront les seuls.

         10 heures : Les troupes françaises se préparent au combat. Du PC du 25é RTA à la ferme des Maillets, route de Fourmies, les dernières consignes sont données. Le bureau de poste est organisé en réduit avec 2 canons de 25 mm.  

         11 heures : Les combats font rage, une attaque ennemie est repoussée, mais quelques chars ou automitrailleuses réussissent à rentrer dans la rue principale. Plusieurs d’entre eux sont détruits par nos canons de 25 mm.

          12 heures : Les combats s’intensifient sur Anor. De Mondrepuis, on perçoit les rafales de mitrailleuses, les allemands sont dans Anor. Le canon de 75 mm de la rue de Jeantes tire en direction d’Anor.

          13 heures: Nouvelle attaque. Plusieurs automitrailleuses ennemies percent et progressent vers le centre. Un canon du réduit est mis hors d’usage.

           15 heures : L’ennemi avance, mais la défense est très active sur toutes les lisières du village, (rue dardennes, rue neuve, route du cimetière, mon plaisir, fond mariette, route de Fourmies…). Les tirailleurs et les fantassins, des régiments présents sur le secteur se battent avec acharnement, et protégent les blessés en les amenant dans les maisons proches des combats, faute de ne pouvoir les évacuer.

  

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           La section du 32é BCC participe courageusement à cet ultime combat. Venant de la trouée d’Anor, par la rue de Jeantes, un des chars, celui du lieutenant DUBOE, détruit trois blindés ennemis dans le centre du village, le traverse par la rue principale  et  prend la direction  de la rue Dardennes où il reçoit un antichar ennemi, qui le projette sur les marches du café « Proisy ». Le lieutenant et son mécanicien  le chasseur BRETAGNE sont tués.

              Un deuxième R.35 contre attaque dans la rue parallèle à la rue centrale et détruit un char ennemi prés de la ferme Dupont.

             16 heures : La garnison est complètement isolée, mais tient toujours ses positions. Une batterie d’artillerie lourde (6é panzer) tire sur le centre de Mondrepuis, faisant de gros dégâts. Le clocher de l’église servant d’observatoire pour nos soldats est touché par un de ses tirs.

              17 heures : Nouvelle offensive ennemie. Fantassins et blindés pénètrent une nouvelle fois dans le bourg. Nos soldats détruisent un char devant la mairie. Le deuxième canon de 25 mm est détruit lors de cet affrontement. On se bat à chaque barrage, dans les maisons, sur les routes et prés de l’église qui est maintenant en flammes. Les combats sont acharnés, à cours de munitions les soldats combattent à la baïonnette.

              18 heures : Trois chars allemands mitraillent à nouveau le réduit, peut être à cause d’un dernier baroud d’honneur de nos soldats.

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               Cette bataille est perdue. Les allemands rassemblent les prisonniers à partir de la poste sur une centaine de mètres, afin de les désarmer et de les fouiller. Pour eux maintenant, c’est la captivité.

               Le soir, des soldats qui se sont regroupés dans la forêt contre attaquent pour rentrer dans le village. Après un dernier combat acharné, ils sont repoussés dans la forêt et l’armée allemande prend position à Mondrepuis.

 

             En plus de ces nombreux prisonniers, on dénombrera une cinquantaine de morts coté français ainsi que 7 morts coté allemand. Après avoir été enterrés sur  place, ils seront rassemblés au cimetière communal. Après la guerre, les corps qui ne seront pas réclamés par les familles seront  transférés au cimetière militaire de « la désolation » à Flavigny le grand.

  

 

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                L’église est détruite, tout un coté du village aussi. Dans la rue de Jeantes, la ferme d’Albert Jacques, dans la route d’Anor celle de Paul Mehaut, la maison de Maurice Grisot prés de la boulangerie, derrière le village la maison de Marie Hautenne, celle Albertine Cambraye au carrefour de la rue neuve, toutes sont détruites ou brûlées.

               Ni monument, ni plaque ne commémore les combats de cette terrible journée du 17 mai 1940 ?

                                                                       

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                                                                                     MJM

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Commentaires
G
J'ai lu, avec retard, votre témoignage qui rend hommage aussi au 32e BCC : mon père appartenait à cette unité et fut fait prisonnier le 17 mai à Saint Michel Thiérache.<br /> <br /> http://atf40.forumculture.net/t10269-prisonniers-du-32e-bcc-a-saint-michel-en-thierache#78773<br /> <br /> Cordialement à vous<br /> <br /> G Bouyrie
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J
Merci Jean-Marc pour ta participation à la défense de la mémoire collective et pour la haute qualité de tes travaux de recherches historiques. Moi-même historien local dans l'agglomération lilloise, ma famille DELAPORTE est originaire de Mondrepuis depuis le XVIIème siècle. cordialement.<br /> <br /> Jacquy
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R
Rectificatif<br /> <br /> <br /> <br /> Le I/18° RAD était juste à l'est de Mondrepuis (rue Dardennes par exemple) et le II/18° RAD au sud de la Forêt de Saint-Michel.<br /> <br /> <br /> <br /> Le III/18° RAD n'était pas présent (mea culpa).<br /> <br /> <br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> <br /> <br /> Rémy SCHERER
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R
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> je m’intéresse aux combats du 18° RAD en mai 1940. J'ai donc découvert votre texte car les II/18° et III/18° RAD ont cessé les combats à Mondrepuis et à Saint-Michel le 17 mai. Votre texte est très instructif. Je me permets quelques compléments. Les unité allemandes qui ont attaqué Mondrepuis sont le ALA (Aufklärungs-Lehrabteilung) subordonné à la 8° Panzer Division et la 1. Gebirgs Division (division de chasseurs de montagne). Il se pourrait que les deux canons de 75 mm sur les dernières photographies soit des pièces du I/18° RAD (1° groupe du 18° régiment d'artillerie divisionnaire de la 22° DI).<br /> <br /> <br /> <br /> En vous félicitant de votre texte qui complète agréablement les publications officielles, je vous de recevoir mes salutations.<br /> <br /> <br /> <br /> Rémy SCHERER
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